Depuis hier, et ce n’était pas un poisson d’avril, de nombreuses mises en garde circulent sur les réseaux sociaux à propos de taux de chlore exceptionnelement élevés dans l’eau de conduite, à cause de traitements contre le covid-19.
Coronavirus, chlore et eau du robinet
L’OMS estime que la contamination de l’eau potable par le Covid-19 est improbable et considère et que les méthodes conventionnelles de traitement appliquées dans les systèmes de distribution de l’eau : la filtration et la désinfection, sont en mesure d’inactiver le SARS-CoV-2.
Certains estiment toutefois que le chlore contribue à tuer le virus lors du lavage des mains.
Interrogé par le Parisien sur ces taux de chlore plus élevés que la normale constatés, notemment dans des grandes villes, le directeur général de la SEOP confirme et explique :
Nous avons anticipé une diminution de la consommation avec l’arrêt de nombreuses entreprises. L’eau reste plus longtemps dans les canalisations des clients, le chlore permet de garantir sa qualité
François Doussine DG Société des eaux de l’Ouest parisien
L’alerte des vetérinaires
Certains véterinaires ont témoigné faire face actuellement à plusieurs cas d’intoxications et d’attaques branchiales et cutanées sur des poissons d’aquarium en imputant cela au taux élevé de de chloration de l’eau et également à des changements d’eau plus importants à cause du confinement.
Traitement de l’eau : chlore et chloramine
Outre le chlore proprement dit, les chloramines (composé de chlore et d’ammoniaque) sont de plus en plus utilisés notemment car les chloramines sont moins volatiles que le chlore. En plus, contrairement au chlore, les chloramines n’ont aucun goût.
Par contre du fait de sa volatilité moindre, cela induit que les chloramines s’évaporent moins et restent plus longtemps dans l’eau.
Eau osmosée et conditionneur d’eau
C’est pourquoi aux États-Unis, où la chloramine est très utilisée, la majorité des aquariophiles utilisent de l’eau osmosée ou des conditionneurs d’eau.
Les chloramines commencent également à être très utilisées en France et en Europe
Rappel : pour des bons changements d’eau
Pour rappel, les changements d’eau doivent être
- partiels : 20 à 30% max, 50% en cas de pollution
- ponctuels : fréquence maximum un fois par semaine. Personnelement ,je suis plus sur du 10 ou 15 jour
- progressifs : comme pour l’acclimatation de nouveaux poissons, il faut éviter un choc causé par des paramètres d’eau différents ou une différence de température marquée.
- faits avec de l’eau de conduite vieillie, c’est à dire ayant reposé une douzaine d’heure, avec le cas échéant un bulleur pour accélerer l’évaporation du chlore. L’utilisation d’un bulleur est quasiment indispensable en cas de présence de chloramine dans votre eau du robinet.
En cas de besoin d’un changement d’eau immédiat, utilisez un conditionneur d’eau.
La situation de l’eau en Guadeloupe
J’ai contacté des professionnels du traitement de l’eau en Guadeloupe qui m’ont informé que c’est l’ARS qui indique le taux de chloration minimum à appliquer et que celui-ci n’avait pas varié depuis l’apparition du covid-19. Il m’a également été précisé que en Guadeloupe, on n’utilise pas de chloramine, mais uniquement du chlore liquide ou gazeux.
Le principe est d’avoir un niveau de chlore assez haut en sortie, afin de s’assure que lorsque l’eau arrive chez les abonnés, il y ait une trace de chlore, même basse : cela confirme que il y a eu désinfection.
J’ai procédé plusieurs fois à des recherche de chlore avec des test aquariophile en goutte et j’ai constaté que au bout de 3h à peine, je ne trouvais plus de trace de chlore. Ce délai de 3h constaté chez moi n’est certainement pas valable pour tout le monde et varie en fonction des communes et de la proximité des réservoirs.
De nombreux aquariophiles de mon entourage préconisent de laisser l’eau reposer au moins 12 ou 24h avant de l’introduire dans l’aquarium.
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