Présentation de crevettes filtreuses Atya sauvages pêchées il y a 18 mois en Basse-Terre en Guadeloupe et maintenues dans la cuve Matouba.
On trouve encore assez souvent des crevettes et des écrevisses sauvages dans les cours d’eau de Guadeloupe. Dans ce post, je vous présente des crevettes que j’apprécie beaucoup : les filtreuses de type Atya.
Credit: instagram/hackquarium
- à droite, les 2 grandes crevettes sont des Atya innocous, appellées cacador en créole, 1 et en anglais basket shrimp
- à gauche, c’est une autre atya de taille beaucoup plus petite : la Micratya Poeyi, appellée ti-bouc (petit bouc) en créole et tiny basket shrimp chez nos voisins anglophones.
Ces crevettes sauvages ont été pêchées il y a 18 mois en Basse-Terre en Guadeloupe et son maintenues dans la cuve Matouba2.
Les Atya en animalerie
On trouve assez couramment en magasin d’aquariophilie des cousines de ces crevettes :
- la atya gabonensis, originaire d’Afrique avec la carapace bleutée ou
- la atya moluccensis, originaire d’Asie et dont la carapace est soulignée sur le dos par une ligne plus claire, comme le spécimen de Atya Innocous le plus à droite sur la vidéo.
Ces crevettes sont issues de prélèvement sauvages et j’aurais donc plutôt tendance à déconseiller leur achat.
Biotope et reproduction des Atya
Comme la majorité de la faune aquatique antillaise, ces crevettes sont diadromes anphidromes, ce qui signifie que elles vivent et se reproduisent en eau douce, tandis que le développement larvaire se déroule en eau saumâtre. Leur reproduction en aquarium, hors labo, est donc très difficile. J’ai déjà eu des femelles grainées, mais pas plus.
Ce cycle biologique particulier les rend dépendantes de la qualité des eaux et de la continuité des cours d’eau vers la mer. Plus que la pêche, c’est donc la pollution, la raréfaction des cours d’eau et leur artificialisation qui expliquent le déclin global des populations.
Répartition géographique et classement UICN3 des Atya de Guadeloupe.
La Atya innocous est relativement répandue en Amérique, en Afrique de l’Ouest et dans toute la Caraïbe. Ses populations semblent globalement en baisse et en Guadeloupe, son classement UICN était de 13 en 2010 4.
La crevette ti-bouc est une espèce endémique de la Caraïbe. Trop petite pour être consommée, avec de bonnes facultés de reproduction et d’adaptation à des habitats variés, on la trouve encore assez couramment. En 2010, son classement UICN était de 3 en Guadeloupe5.
Faune aquatique voisine
On trouve avec ces Atya de nombreuses écrevisses, les fameux ouassous6, notamment des macrobrachium faustinum.
On trouve également gobiidés de rivière : des petits, appellés colle-roches : Sicydium punctatum et Sicydium plumeri, et un gros : le Awaous banana.
J’ai aussi observé ici des crabes ciriques : crabe d’eau douce endémique des Petites Antilles vivant dans ou aux abords des rivières.
@suivre
Le prochain post de ce type sera sans doute consacré à ma crevette de Guadeloupe préférée : la xiphocaris elongata également surnommée crevette pinocchio à cause de son long rostre7 …
Credit: @Instagram/Hackquarium
- littéralement caca d’or, à cause de leurs œufs qui paraissent dorés dans l’eau
- la vidéo date du 15 août 2018
- Liste rouge mondiale des espèces menacées. Voir UICN France
- source : Atlas des poissons et des crustacés d’eau douce de la Guadeloupe
- Plus un score est faible, moins l’espèce est considérée comme en danger
- Certains considèrent que l’éthymologie de ouassous serait “Roi des sources”. Ce fait est contesté par Hector Poullet, spécialiste du créole guadeloupéen
- en plus, j’ai trouvé des longis rostris
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