Le bassin et les plantes qui l’entourent attirent toute sortes de lézards, insectes et oiseaux (c’est une des zones épargnées par la tonte et le débroussaillage)
Fin août, un essaim d’abeilles s’est posé sur un flamboyant, dans la haie. C’était vraiment génial, d’autant plus que les abeilles ne semblaient ni stressées, ni agressives et j’ai pu approcher le tel à 20 cm pour faire photos et vidéos.
L’essaim
Août, c’est pendant la période d’essaimage des abeilles et c’est encore relativement courant en Guadeloupe, quand on habite en forêt, d’accueillir des essaims d’abeilles. Mais, là, dans mon jardin, je ne m’y attendais pas du tout. J’étais assez ému, et ça m’encourage à poursuivre ce mode de gestion du jardin façon low-tech, avec sa zone humide.
C’est ma toute-petite fille qui a découvert l’essaim dans la haie et est venue me le signaler.
J’y suis retourné (seul), pour constater sa présence. C’était magnifique. Je n’ai absolument pas ressenti de danger : j’avais des mouvements très lents et je me suis comporté comme l’Indien qui s’assied sans bouger devant un scorpion et lui dit « je suis ton ami ».
Un petit essaim d’abeilles
L’essaim était assez petit : 20 à 25 cm de haut sur 10 de diamètre.
Je suis allé chercher mon téléphone pour filmer ça. Tout en étant actif, l’essaim ne semblait pas perturbé par ma présence et j’ai pu faire des photos et vidéos à 20 cm !
J’ai pu revenir avec les enfants et du coup, pendant les 2 jours où cet essaim s’est installé chez nous, on est allé l’observer régulièrement.
L’essaim est reparti 48h après, dans un laps de temps de 1h 1h30. En fin d’après-midi il était encore là, et quand j’y suis retourné après le coucher du soleil, elles étaient parties. J’espère qu’elles ont trouvé un bon endroit pour gîter.
Depuis, il y a toujours 1 ou 2 abeilles qui tournent autour de la branche où s’était posé l’essaim. D’ailleurs, une apicultrice m’a conseillé de bien garder cette branche : des hormones laissées par l’essaim sont susceptibles d’en attirer d’autres dans le futur.
Le bassin
Abreuvez les oiseaux, abeilles et insectes du jardin
🐝💦Les abeilles ont besoin de beaucoup d'eau pour boire et refroidir leur ruche 👉 Laissez toujours une zone bien dégagée à la surface de votre bassin pour permettre aux insectes de s'y abreuver Share on XLe bassin 1 crée un mini-écosystème autour de lui. Comme il est ceinturé de plantes et épargné par la tonte, il héberge de nombreux anolis et toute la journée on peut voir différents oiseaux et insectes venir s’y abreuver.
D’ailleurs je dégage régulièrement une partie de la surface d’eau recouverte par des plantes flottantes, non seulement pour les poissons, mais aussi pour les insectes volants.
Le bassin est ceinturé de plantes et épargné par la tonte, donc il y a toujours quelques fleurs et des papillons et des abeilles. D’ailleurs, il est probable que lorsque nous avons repéré l’essaim il était déjà là en réalité depuis 1 ou 2 jours, car on voyait plus beaucoup plus d’abeilles butiner dans le jardin et autour du bassin.
Les zabitans du bassin
Dans le plus grand bassin, j’ai des xiphophorus qui pullulent malgré les larves de libellules et la prédation des hérons.
J’en avais introduits 6, offerts par la célèbre Virginie de Kazanac.
Comme je voulais à la fois conserver des jacinthes d’eau et des pistias, j’ai du ajouter un 2ème bac, en scellant au silicone une jardinière. J’y ai ajouté de la salvinia et quelques guppies sauvages collectés près de chez moi pour éviter les moustiques.
Espèces locales vs considérées comme invasives en Guadeloupe
Ce bassin est également un moyen de constater la propagation des espèces invasives en Guadeloupe : j’ai eu entre autres comme hôtes inattendus, un crabe, un crapaud buffle et plus récemment une petite rainette de Cuba2.
J’ai un amis, pas loin dont la marre s’est faite envahir de tortues de Floride, au détriment de toute la faune d’origine, dont les tortues molokoï.
Le jardin
Des plantes majoritairement locales
Les plantes du bassin et celles qui l’entourent sont majoritairement des plantes récupérées dans ma zone et connues pour leur effet positif sur la qualité de l’eau et appréciées par les zabitans : pistia, salvinia, jacynthes d’eau3, badamier (catappa), goyavier, moringa …
Attention, les jacynthes d’eau et la pistia sont antagonistes, donc séparez-les ! Chez moi, un seul pied de jacinthe d’eau a eu raison en 15 jours d’un petit bassin couvert de pistia depuis des années !
🐝❤️ #SaveTheBees 👉Tous les secrets de Mr @hackquarium pour sauver des abeilles en #Guadeloupe et attirer toutes sortes de bestioles dans son jardin avec un simple bassine / bassin #lowtech Share on X0 pesticide
Je pense que outre la zone d’eau offerte par le bassin, le principal élément qui favorise tout ça est notre absence totale d’utilisation de pesticides 4 dans le jardin, et surtout, de laisser des petites zones non tondues ou débroussaillées.
Zones non tondues
C’est souvent perçu comme signe de négligence en Guadeloupe que de ne pas tondre son jardin. Je sais que j’ai atteins la limite de l’acceptation sociale quand des gens viennent gentiment proposer leurs services pour débroussailler. Maintenant, j’utilise une méthode plus subtile : je tonds assez régulièrement sauf quelques petit coins en pseudo-friche.
Haie non taillée
Dernier élément que je trouve esthétique et qui contribue à rendre le jardin accueillant pour la faune : les haies non taillées. Un des flans du jardin est entouré d’une petite haie de jeunes flamboyants : c’est toujours rempli d’insectes et d’anolis.
Il y a quelques années c’était encore bien mieux : ce n’était pas une petite haie de jeunes flamboyants, mais un véritable taillis de grande surface. Un iguane endémique de la Guadeloupe nichait dans le jardin : on le voyait assez souvent courir au-dessus de la canopée de ce mini-bois.
Nichoir à insectes
Depuis une quinzaine d’années, les guêpes maçonnes ont complètement disparu de l’est de la Grande-Terre en Guadeloupe. Et les abeilles charpentières se font rares.5. Nous avons décidé début juillet de construire un nichoir à abeilles6, dans l’espoir de contribuer faciliter leur retour en leur offrant un habitat.
ApiGua : Association des Apiculteurs de Guadeloupe
J’ai contacté l’ApiGua et une apicultrice d’une commune voisine pour récupérer mon essaim. Finalement, alors que nous avions rendez-vous le samedi matin, l’essaim est reparti le vendredi soir.
Grâce à cette aventure, j’ai plein de contacts dans le milieu de l’apiculture, qui a l’air très actif, positif et sympa. D’ailleurs l’ApiGua organise des présentations de découverte de l’apiculture et des méthodes de sélection des reines, quelque chose qui m’intéresse.
Cet article est dédié à Cécile et Cyril qui m’ont les premiers sensibilisé et intéressé aux abeilles avec leur regard d’apiculteur curieux et conscient.
Mais pourquoi des images carrées ?
Et pourquoi des vidéos verticales ?
Je partage quotidiennement mes aventures de naturaliste en Guadeloupe ainsi que mes expériences d’hackquariophile sur le compte instagram de Mr Hackquarium.
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- Bassin ? disons plutôt “bassine-bassin” (ou “bassin-bassine” ?)
- Ces grenouilles arrivent via du bois importé. On peut assez facilement les différencier des grenouilles de Guadeloupe, elles sont légèrement plus petites et ont les pattes arrière dépourvues de palmes.
- Attention, la jacinthe d’eau, plante à la fleur magnifique est considérée à beaucoup d’endroits comme une plante invasive. Elle est interdite à la vente en France et en Europe depuis 2016.
- l’une des haies en contrebas est bordée par le magnifique potager de mon voisin, qui utilise des pesticides à gogo, mais le bassin est de l’autre côté.
- En ce moment, on voit beaucoup de “vonvon”, Xylocopa mordax (Smith, 1874), la plus grande abeille charpentière du monde
- On utilise le terme de ruche, uniquement pour les communautés avec une reine
Belle plume et beau jardin monsieur Hackquarium
Merci Dominique
😊
OUi très sympa, je rentre aussi dans cette réflexion