Le 18 novembre prochain le Sénat examinera les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. Derrière une annonce en apparence positive et qui fait forcément l’unanimité : reconnaître que les animaux sont dotés d’intelligence et de sensibilité et vouloir lutter contre la maltraitance animale, se cache en réalité un projet de loi dicté par des animalistes extrémistes dont le but avoué est d’interdire toutes les pratiques d’élevage animalier.
Beaucoup considèrent que la commission mixte paritaire en charge de cette proposition de loi a eu une attitude partisane en faveur de factions animalistes tant elle a privilégié la consultation des groupuscales anti-spécistes comme l’association Code Animal, qui ne représentent qu’une partie infime de la population française, et négligé les avis émis par les clubs et les nombreuses associations françaises d’éleveurs ainsi que leurs fédérations.
Comme beaucoup, je ne m’attendais à ce que une loi fondamentaliste de ce type puisse passer en France. Et pourtant ! Aujourd’hui l’heure est grave et j’ai donc décider de contacter les 3 sénateurs de la Guadeloupe, afin de les alerter sur la réalité de ce projet de loi et les exhorter à ne pas la soutenir …
Ci après, le texte de mon courrier :
PPL3661 : Courrier aux Sénatrices et Sénateurs de Guadeloupe
Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur,
je tiens à exprimer mon inquiétude et mes réserves à propos du projet de loi 3661 visant à renforcer la lutte contre « la maltraitance animale ».
Je m’exprime ici en tant que naturaliste amateur et aquariophile de longue date. Je suis membre actif des associations guadeloupéennes Kazanac et le Bik Lab, du Killi Club de France (KCF) ainsi que de l’Association killiphile francophone de Belgique (AKFB). Je contribue également à des programmes de conservation d’espèces en danger.
Très préoccupé par le bien-être animal et convaincu par mon expérience que les animaux sont dotés d’intelligence et de sensibilité, j’ai d’abord accueilli favorablement ce projet de loi. Je suis évidemment partisan de la protection des animaux et contre leur exploitation dans des cirques ou des delphinariums.
Je soutiens l’interdiction de vente des chats et des chiens en animalerie, —sachant que à ma connaissance cela fait bien longtemps que, au moins en Guadeloupe, plus aucune animalerie ne vend ni de chiens ni de chats—, et je trouve positif l’introduction d’un Certificat de connaissances, préalable à l’acquisition d’animaux par des particuliers.
Une lecture approfondie du texte de cette loi met en évidence que la mise en place de listes positives entraînerait à terme l’interdiction de détention d’animaux par des particuliers, renforcerait le marché clandestin et ferait disparaître une quantité d’emploi au sein des animaleries déjà bien fragilisées par le Covid19.
Les associations qui regroupent de véritables amateurs passionnés seraient également fortement impactées. Il me semble grave et incroyables que figurent dans cette loi des propositions dictées par des groupuscules extrémistes tandis que les avis des principaux acteurs du domaine animalier n’ont pas été consultés ou écoutés.
Vu le nombre important en France d’éleveurs passionnées de poissons, de reptiles et d’oiseaux qui, —dans leur grande majorité, maintiennent leurs animaux dans des conditions remarquables—, il est insensé que sous l’influence d’une poignée d’animalistes extrémiste, ce texte de loi passe en l’état.
En effet, l’interdiction de l’élevage, pratique populaire courante en France et en Guadeloupe, est une atteinte injustifiée à nos libertés individuelles et renforcera auprès d’une partie de plus en plus importante de la population la méfiance à l’égard de nos représentants politiques et le sentiment d’un décalage vis à vis de leur vie quotidienne. En plus, en validant cette loi, vous réduiriez à néant tous les efforts fournis par l’ensemble des passionnés qui œuvrent bénévolement pour la diffusion de bonnes pratiques de maintenance des animaux au sein de la population.
Ainsi, tout en trouvant des points positifs évidents dans ce projet de loi, il me semble surtout très inquiétant et néfaste pour l’aquariophile, pour la proximité humains-animaux et pour l’écologie en général …
Quelques recherches m’ont permis de réaliser que ce texte de loi proposé par les députés M. Dimitri HOUBRON, Mme Laëtitia ROMEIRO DIAS et M. Loïc DOMBREVAL était inspiré par une association animaliste Code Animal qui milite pour l’interdiction de détention de tout animal en captivité. Dans ses soutiens on retrouve les défenseurs des pigeons et les protecteurs de rats qui s’opposent aux actions des services municipaux contre leur prolifération en ville …
D’ailleurs de l’aveu même de Mme Alexandra Morette, présidente de Code Animal, l’établissement de listes positives, était un amendement d’appel, c’est à dire un amendement destiné à susciter un débat mais dont elle-même a été surprise qu’il soit adopté «[on l’a proposé] en se disant ça ne passera jamais, c’est trop nouveau, on n’a pas assez de recul et finalement les députés et les sénateurs s’en sont saisis et ont vraiment poussé sur la liste positive » Et elle poursuit en annonçant « L’idée de la liste positive, dans un premier temps, c’est de restreindre pour ensuite, derrière, potentiellement interdire toute la détention de tous les animaux sauvages chez les particuliers ».
Ces dérives animalistes extrémistes, sont dangereuses : il est inacceptable que sous prétexte du bien-être animal, de telles idées soient actées dans une loi française. En effet, le but final d’une association comme Code Animal est d’interdire toute pratique d’élevage par des particuliers et tout contact avec des animaux considérés comme « sauvages ».
Mon expérience personnelle, en tant qu’aquariophile et killiphile, me permet de témoigner que sans les actions menées par des amateurs, de nombreuses espèces n’existeraient plus sur notre planète ! L’application stricto sensu de cette loi annulerait tous ces efforts de sauvegarde d’espèces condamnées dans la nature à cause de la dégradation de leur biotope.
L’IPBES estime à plus d’un million le nombre d’espèces (animaux et plantes) en cours d’extinction.
Cette perte de la biodiversité, associée au dérèglement climatique est, me semble-t-il, LE problème important de la cause animale !
J’ai toujours considéré les pratiques naturalistes amateur telle que l’aquariophilie comme des activités saines et positives. Conscient de ma responsabilité en tant qu’éleveur à l’égard du bien-être de mes pensionnaires, je prône une aquariophilie vertueuse et responsable.
Je souhaite simplement pouvoir poursuivre mes activités d’ichtyologue amateur, dans le respect des réglementations en vigueur et pouvoir continuer à partager et transmettre l’expérience et la connaissance des milieux aquatiques à des jeunes publics via des activités associatives et des projets pédagogiques.
Je vous demande donc, Madame la Sénatrice et Monsieur le Sénateur, de ne pas soutenir ce projet de loi qui, en l’état, aurait des graves conséquences pour nos concitoyens, les animaux en général, la vie associative ainsi que le maintien des emplois dans le secteur animalier.
Je vous assure, Madame la Sénatrice et Monsieur la Sénateur de ma confiance dans votre compréhension des enjeux réels de ce projet de loi et de mon soutien total dans votre refus de le soutenir en l’état.
Je vous prie d’agréer, Madame la Sénatrice et Monsieur la Sénateur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.
Olivier Watté, également connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de Mr Hackquarium
(cette lettre est intégralement publiée sur mon blog)
Vous aussi, alertez vos sénatrices et sénateurs !
Pour que nos représentants politiques réagissent et réalisent la teneur véritable de cette loi dite “contre la maltraitance animale”, nous devons être nombreux à les contacter pour leur demander de refuser de voter cette loi.
Vous aussi, vous pouvez écrire à vos sénatrices et sénateurs pour les alerter : sur le site du Sénat, on trouve liste des sénateurs par département, avec leur adresse email.
Envoyez cette lettre à vos sénatrices et sénateurs ou modifiez-là pour écrire la votre !
Vous pouvez également partager cette lettre et cet sur vos réseaux sociaux, avec le tag #TouchePasAMonAnimal et laisser un commentaire en bas de cette page.
L’absurdité extrémiste n’a décidément aucune limite
Oui, ils veulent même faire fermer les centres équestres, et ça c’est clairement annoncé dans la loi.
En plus, ils jouent sur les mots et sur l’ignorance de la législation par des gens.
Qui pourrait être “pour” la maltraitance animale ?
Et surtout, ils entretiennent le flou autour de la notion d’animal sauvage (les gens comprennent animal libre capturé) alors que tout animal non domestique est sauvage
En gros pour les poissons, les seuls non sauvages sont :
– les poisson rouges,
– les guppies,
– les bettas et
– le danio rerio
Et, tout le reste (sans parler des coraux de nos amis récifalistes qui travaillent depuis des années à de la maintenance de souche pour leur réintégration en milieu naturel) est considéré comme un animal sauvage !
Et donc sera interdit !
Salut, j’ai partagé sur mon groupe et j’espère que l’information arrivera jusqu’aux sénateurs
Super, merci.
À la demande d’internaute, j’ai ajouté à la fin de l’article mon courrier en version PDF pour l’envoyer tel quel à vos sénateurs (de Guadeloupe ou d’ailleurs) et en version modifiable pour que vous puissiez l’utiliser comme trame pour rédiger votre propre courrier
#TouchePasAMonAnimal
A ce moment l’apiculture aussi c’est de la maltraitance…
Oui bien sûr, c’est de l’exploitation animale. Ils veulent mm faire fermer les centre équestres !
Leur but avoué c’est d’interdire toute détention d’animal. Ce sont généralement des gens qui ont peu de connaissance de la nature en général et des animaux, qui ont peu d’empathie pour les humains et les bêtes et qui ne se rendent pas compte que en mettant tout sur le même niveau ils contribuent à la destruction des écosytèmes.
Certains semblent d’ailleurs manipulés ou payés par des lobbies pour détourner le grand public et le débat politique des vrais enjeux actuels (la destruction des biotopes, le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité) vers des bons sentiments qui provoquent une réaction émotionnelle de soutien et annihilient toute pensée critique.
Je me suis moi même laissé prendre par certain discours de Hugo Clément jusqu’à ce que je réalise à quel point son discours était super bien consrtruit, mais mensonger et au service de tout, sauf du bien-être animal ! Leurs zoo vegan (j’ai des amis vegan, je ne les mets pas tous dans le même panier) ont été une catastrophe sanitaire et un mouroir pour tous les animaux qu’on leur a confiés. Leur “zoo rewild” à d’ailleurs été contrait de fermer à cause de ça. Le décalage entre leurs propos moralisateurs et alarmistes, et leurs actions est édifiant. Au point que aujourd’hui, je me sens certainement plus proche (ou tout du moins moins éloigné d’un chasseur) que d’un de ces animaliste extrémiste !
Leur vision du monde qui n’accorde pas plus de valeur à la vie de ma mère que celle d’un cloporte et qui occulte complètement le règne végétal de leur discours et de leur vision du monde, me paraît dangereux. Je me demande dans quelle mesure ça ne relève pas de la psychiatrie ? Je suis plutôt pour une vision globale du monde qui englobe les humains, les animaux, les plantes (et même les blobs ! ;-))
#TouchePasAMonAnimal
Aquariophile responsable depuis de nombreuses années, je soutiens totalement le contenu de cette lettre. La lutte contre la maltraitance animale est quelque chose d’indispensable mais ne doit pas servir de porte dérobée à des mouvements vegans pour imposer leur point de vue à l’ensemble de la population.
Merci Bernard !
Je partage entièrement ton point de vue. D’ailleurs nous nous connaissons, et je te range parmi les aquariophilies exemplaires et vertueux et les personnes responsables aptes à soigner et élever des animaux de compagnie comme les chiens et chats, comme la majorité de nos concitoyen(ne)s !
#TouchePasAMonAnimal
Les meme salopes qui protegent la chasse et l’elevage industrielle veulent interdir d’avoir des animaux 😡
Bonjour Éric, je ne pense même pas que il s’agisse d’une turpitude de nos élus, contre le bon peuple et en faveur de l’industrie et de la chasse.
Je pense que comme la majorité d’entre nous, il se sont laissés abuser par un texte séduisant au 1er abord : qui pourrait être “pour” la maltraitance animale ?
et que ils n’ont pas saisi
– l’ambiguïté du terme “faune sauvage” (la majorité de nos poissons d’aquarium bien que reproduits en captivité depuis des lustres, n’ont pas le statut d’animal domestique),
– ni les conséquences désastreuses pour les programme de sauvegarde et de conservation de la faune que l’introduction des listes positive provoquera …
J’avoue que j’attendais un peu plus de discernement de la part de nos représentants politiques, mais c’est aussi notre rôle de citoyen de les alerter.
J’espère juste que il n’est pas trop tard et que ils auront la sagesse de ne pas voter cette loi (vote qui en plus à moyen terme leur serait préjudiciable à eux aussi !)
#TouchePasAMonAnimal